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Michel Levy "Les artistes doivent être une lumière et un phare"

Invité d’honneur du Salon des Lives, du 5 au 12 octobre, au Mée-sur-Seine, Michel Levy y exposera une vingtaine de sculptures représentatives d’une œuvre symboliste, en lien avec les préoccupations qui traversent notre époque.

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Qu’est-ce qui vous a conduit à devenir sculpteur ? 

On ne choisit pas de devenir artiste. C’est ce qu’il y a en soi qui détermine cette orientation. Pour ma part, j’avais deux passions, étant enfant : fabriquer des objets avec ce qui me tombait dans les mains et attraper de petits animaux pour les disséquer et comprendre comment fonctionne le vivant. Cela a conditionné ma vie : j’ai commencé par la sculpture, puis mon amour de la science m’a conduit à des études de médecine. Durant quatre ans, ces deux disciplines sont entrées en symbiose : j’ai créé le premier service d’art-thérapie en gérontologie. C’était une manière d’ouvrir une fenêtre sur l’imaginaire. Cette expérience a profondément bouleversé mon travail de sculpteur. Pour autant, ces deux métiers me demandaient un engagement total. Choisir fut un déchirement pour moi.

Comment décririez-vous votre style ? 

Je suis totalement autodidacte, vierge de toute influence. J’ai également commencé ma carrière sans argent, ce qui fut une chance. Pour subvenir à mes besoins, je travaillais notamment dans des fonderies où les techniques que j’ai apprises m’ont servi dans la sculpture. Cela a eu impact fondamental sur mon travail. C’est pourquoi j’ai acquis une prédilection pour le bronze. 

Quels questionnements guident votre travail ? 

Nous connaissons des périodes qui sont le reflet de nos âmes. Pour ma part, je me refuse de faire tout le temps la même chose, en dépit de la pertinence qu’aurait un tel choix d’un point de vue commercial. Je suis un artiste symboliste, j’ai donc besoin d’un support de réflexion. J’ai ainsi eu des moments très esthétiques et d’autres, plus durs, avec la figure du nain qui évoquait la misère humaine ou celle du poulet, par rapport à la cause animale. 

Qu’est-ce qui vous inspire aujourd’hui ? 

La crise sanitaire est très sombre. Paradoxalement, je me soigne avec la couleur, en peignant des tableaux très colorés. À cet égard, il me semble que le rôle de l’art a changé. Auparavant, il se devait d’être le reflet de l’époque, comme le pensait le peintre russe Kandinsky. Nous vivons désormais dans un environnement tellement décourageant que les artistes doivent être une lumière et un phare. J’évoquerais l’art comme quelque chose de transcendantal et de noble. Mais ce n’est pas le chemin que prend la création contemporaine. 

Propos recueillis par Claire Teysserre-Orion (agence TOUTécrit)