Clou en concert à Vaux-le-Pénil - Agrandir l'image

© Marta Bevaqua 

Interview

Clou, " Heureuse de retrouver le public "

Découverte sur France Inter, la chanteuse Clou creuse son sillon sur les ondes et sur scène depuis 2014. Dans son premier album, Orages, sorti en 2020, les influences musicales et littéraires s’égrènent au fil des chansons. Rencontre ensoleillée avec une artiste pleine de vie, en concert le 7 octobre à la Ferme des Jeux de Vaux-le-Pénil.

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Rêviez-vous, enfant, de devenir chanteuse ? 

Clou : La musique a toujours été présente dans ma vie. J’ai suivi les cours du conservatoire, sans avoir l’ambition d’en faire un métier. C’était seulement un hobby, jusqu’au radio-crochet de France Inter, en 2014. La rencontre avec des professionnels et le fait de passer sur les ondes a donné une dimension concrète à ce rêve. Cette étape m’a également rassurée sur ma capacité à me lancer. Durant deux ans, j’ai poursuivi mon travail d’attachée de presse, le temps de trouver un tourneur puis un label. C’est aussi à cette période que j’ai commencé à me produire lors de premières parties. Je me suis alors confrontée à quelque chose que je ne connaissais pas, la scène. Et j’ai appris.

Comment est né Orages ? 

Clou : Depuis toujours, j’écris les paroles et compose la musique de mes chansons. C’est ce que j’ai fait pour ce premier album, même si je me suis entourée de professionnels de talent, dont Dan Levy, qui a été l’arrangeur, le réalisateur et, d’une certaine manière, le directeur artistique. Un autre artiste, que j’aime beaucoup, a participé à cette aventure : c’est Vincent Delerm, qui a réalisé le clip de “Comme au cinéma”.

Clou - Comme au cinéma [clip officiel]

Pourquoi l’avoir intitulé ainsi ? 

Clou : Un orage est un phénomène impressionnant et beau à la fois. Mes chansons évoquent la peur du lendemain ou encore notre capacité à tenir debout malgré l’absurdité de la vie. Il y a également des textes plus introspectifs, comme “Rouge” qui explore les vertus de la colère. Un morceau parle des pervers narcissiques et un autre du mansplaining *. 

En quoi cet album vous ressemble-t-il ? 

Clou : Je dirais qu’il restitue la musique que j’aime, notamment la pop et la chanson française. J’espère que l’on entendra aussi une certaine filiation avec la folk dans la manière de chanter et de poser ma voix. En musique, je n’ai aucun snobisme et j’écoute des choses très différentes. Mon influence, c’est aussi la littérature qui tient une place particulière dans ma vie, depuis que je suis toute petite. Le titre, d’ailleurs, est inspiré d’une image qui m’a marquée dans Les Misérables de Victor Hugo, la “tempête sous un crâne” de Jean Valjean. 

En raison de la crise sanitaire, de nombreux artistes ont dû annuler leurs concerts. Quel sentiment éprouvez-vous à l’idée de retrouver le public ? 

Clou : Si j’ai fait quelques dates cet été dans des festivals, ma tournée automne-hiver débute à Vaux-le-Pénil, le 7 octobre. Je suis heureuse de remonter sur scène, de retrouver le public et de faire vivre cet album. Avec les musiciens, nous avons envie d’offrir quelque chose de différent du studio, avec notamment des versions acoustiques. 

Propos recueillis par Claire Teysserre-Orion (agence TOUTécrit)

* Concept féministe qui désigne une situation dans laquelle un homme explique à une femme quelque chose qu'elle sait déjà, voire dont elle est experte, souvent sur un ton paternaliste ou condescendant.